Les cours avaient repris sur les chapeaux de roue. Je n’avais jamais été réellement sérieuse en cours. J’y allais, j’avais des notes correctes mais ça s’arrêtaient là. Ce jour-là, j’avais passé mes heures de cours à squatter Facebook, instagram et autres réseaux sociaux dont j’étais adeptes. C’est l’une de mes amis qui avait noté les cours et qui me les avait passés sur une clé USB à la fin. J’avais simplement eu la flemme de prendre des notes.  Surtout que la veille, j’étais sorti faire la fête. J’étais donc complètement fatiguée et je n’avais qu’une envie : rentrer chez moi, me faire couler un bon bain et dormir jusqu’au lendemain. J’avais besoin de me détendre. La journée m’avait parue longue. Très longue. Trop longue. Tellement longue, que j’avais limite pousser un cri de joie lorsque le professeur nous avait fait sortir de l’amphithéâtre. Je n’avais pas pris ma voiture. Conduire que j’étais fatiguée, ce n’était jamais une bonne idée. Pour rentrer plus rapidement chez moi, j’avais décidé de passer par Central Park. J’adorais ce parc. Il y avait toujours du monde. Et même, je m’y sentais simplement bien. Il m’arrivait, parfois, le soir de venir m’asseoir sur l’un des bancs, juste pour avoir la paix.

Je commençais donc à marcher dans le parc, ne regardant pas vraiment les gens autour de moi. En fait, je voulais rentrer. J’en arrivais à un stade où je marchais un pied devant l’autre, sans vraiment être consciente de ce que je faisais. Une chance que je connaisse le chemin par cœur le chemin qui séparait mon université de mon chez moi. C’est à ce moment-là que j’entendis une voix dire mon nom. Une voix d’outre-tombe que j’avais déjà entendu auparavant. Je me retournais automatiquement. Personne. Je scrutais quelques secondes le parc, et remarqua que les gens étaient normaux. Je devais sûrement être fatiguée. Je me retournais et repris ma route. J’entendais de nouveaux la voix, des souffles. Le genre de trucs qu’on ne voit que dans les mauvais films. Je me retournais et sur une voix tremblante, je demandais :

« Qui… Qui est là ? »

Bien évidemment, personne ne me répondit. Je me retournais et me fit bousculer par quelqu’un. Ou c’est peut-être moi qui bousculais cette personne. Il partit sans attendre que je m’excuse. Ce que je n’aurais pas fait de toute façon. Il avait simplement l’air pressé. Je me retournais de nouveau, pour voir si il n’y avait pas quelqu’un qui me suivait mais il n’y avait toujours personne. Un frisson me parcouru. J’ai toujours été peureuse. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été la petite fille qu’il faut protéger parce qu’elle a peur de telle ou telle chose. Je repris mon chemin en accélérant le pas, cette fois-ci. Je recommençais à entendre des voix, tandis que la situation devenait de plus en plus angoissante. Je ne faisais pas attention aux gens que je croisais. Je me retournais de nouveau et lança à l’aveuglette :

« J’sais pas qui vous êtes, mais laissez-moi tranquille… »

Je restais planté au milieu du chemin. Moins convaincante que ça, on ne fait pas. J’avais peur et ça se voyait sur mon visage. Quand j’avais peur, il m’arrivait de pleurer parce que les nerfs lâchent. D’autant plus que j’étais fatiguée. Il ne fallait vraiment pas que je m’affiche en plein Central Park. Surtout que je risquais de croiser des gens que je pouvais potentiellement connaître.