❯1990 + « Camélia, ma douce, il faut pas pleurer. » La petit leva le visage vers la vieille femme qui venait de rentrer dans le dortoir. Elle rentrait encore d'une autre famille d’accueil, et regagnait cet orphelinat qui l'avait vu arrivé il y 7 ans maintenant. Elle en avait connu cinq déjà. Personne ne le savait, mais elle avait noté la liste des noms des familles qui l'avaient accueillies. Au feutre indélébile au fond d'une de ses chaussures. Son chausson de bébé, qu'elle avait sur elle quand on l'avait déposée sur le parvis de l'orphelinat. C'était l'une des rares choses qu'elle avait gardés au fil des années. Mais aujourd'hui, elle craquait de voir qu'encore une fois, son amour était repoussé. Jamais elle ne pourrait trouvé une famille qui puisse l'apprécier tel qu'elle était. Elle se laissa alors bercer doucement par la vieille femme qui s'occupait de l'orphelinat. « Tu verras, ma douce, tu finiras par avoir un chez toi à ton tour. »
1999 + Assise sur le canapé, Camélia fixait les deux adultes qui lui faisait face en se mordillant l'intérieur de la joue. Même si elle était encore nerveuse, elle savait déjà comment cela allait finir. Depuis qu'elle avait dépassée le cap des 12 ans, peu de familles l'avaient acceptés chez eux. Et elle passait maintenant bien plus de temps à l'orphelinat que dans des familles d’accueil. Et elle savait que cette famille n'allait pas faire exception. Elle était face à monsieur et madame Cooper et savait qu'elle leur faisait sans doute face pour la dernière fois. En même temps, c'était certainement de sa faute. Quel idée elle avait eu de faire le mur en pleine nuit. Tout ça pour rejoindre une bande d'idiots. Mais c'était les dangers de Las Vegas, la dépravation... Elle poussa alors un soupir. « Pas la peine de me regarder comme ça. J'ai compris. C'est toujours comme ça de toute manière. Demain à la première heure, je rentre à la Nouvelle-Orléans. » Ils la fixèrent tout deux en fronçant les sourcils. Ce fut la mère qui réagit la première et vint s'asseoir auprès d'elle. Elle remit une des boucles brunes de Cami derrière son oreille. « Mais qu'est ce que tu racontes. Bien sur que non ! » Le visage d'Anna Cooper s'était calmée, laissant moins transparaître de colère. « Tu es chez toi ici. Mets-toi ça en tête. » Jason, lui, n'avait pas encore laisser passer sa colère par contre. « Mais tu seras quand même punie jeune fille ! Que ce soit bien clair. » Il tendit la main vers elle. « D'ailleurs, donnes moi tout de suite ton téléphone ! Et tu es privée de sortie jusqu'à nouvelle ordre. » Elle resta un moment incapable de bouger. Elle n'en croyait pas ses oreilles. Tout ça arrivait pour de vrais ? Jason bougea sa main signalant qu'il attendait quelque chose. Mais elle ne fit pas vraiment ce qu'il attendait. Elle se leva et prit son nouveau père dans ses bras. Elle avait finalement trouvé une famille.
2000 + Cami attendait toujours sous le porche, que Charlie ne rentre. En un an, elle en avait fait du chemin. Et voilà que maintenant elle attendait sa « soeur » en pleine nuit. Jason et Anna dormaient à point fermer et elle espérait bien que ça durerait. Elle pourrait gérer Charlie et le fait qu'elle est fait le mur. Après tout, elle était elle-même passée par là aussi. Et elle savait que tout comme elle, la rouquine pourrait trouver une véritable famille chez les Cooper. Elle faisait tout pour que ça marche avec eux et elle espérait que cela durerait un moment. Mais si Charlie commençait à faire n'importe quoi, cette paix n'allait pas durer. Finalement, elle la vit enfin arriver. Elle savait que la conversation qui allait suivre n'allait sans doute pas être simple. Mais elle espérait vraiment faire comprendre à Charlie qu'elle pourrait elle aussi avoir une famille ici.
2003 + La première chose qu'elle ressentit en ouvrant les yeux, se fut l'intense douleur qui scindait son crâne en deux. Elle avait bu, bien trop bu. Elle leva sa main devant son visage pour se protéger du soleil, avant de voir l'anneau doré qui brillait à son doigt. Elle se releva d'un bond. Il lui fallut un instant pour que tout les souvenirs lui reviennent en mémoire. Mais elle parvint à s'en souvenir. L'alcool, Clay et son sourire, Clay et elle qui se disaient oui devant un type habillée comme Elvis. Elle se leva d'un bond. Elle était seule dans ce lit bien sur. Et il lui suffit d'une simple passage dans la salle de bain pour voir qu'il n'était pas là. Le lâche. D'un geste rageur, elle attrapa son téléphone et composa son numéro. Il décrocha rapidement. « Salut ma femme. » Elle serra les dents. Il aurait été là, elle lui aurait bien fait bouffer son téléphone. « Où t'es ? Faut qu'on fasse annuler ça. » « Je suis loin très cher épouse. Mais prépares les papiers, signes les et je t'enverrais une adresse où mes les envoyer. » Elle aurait du s'en douter. Elle connaissait Clay depuis le lycée et depuis qu'ils avaient leur diplôme, il ne faisait que passer de temps en temps à Las Vegas. Elle avait beau le questionner, elle ne savait pas du tout ce qu'il pouvait bien faire. Alors elle se contentait d'en profiter quand il venait, mais de là l'épouser... Elle avait fait fort, très fort. « Je fais ça au plus vite. »
2014 + Elle s'écouterait, elle hurlerait sur son patron. Non, mais il ne voyait pas la tête de la coupure de ce pauvre gamin ? Il semblait parler sans savoir. Elle lui lança un regard furieux alors que la mère et le petit quittait la pharmacie. Depuis un moment elle pensait quittée cette endroit, démissionner et ouvrir sa propre boutique. Mais pas une pharmacie conventionnel, elle voulait autre chose que ses médicaments qu'ils vendaient comme les charlatans qu'ils étaient. « Je démissionne. » Et sans laissez plus de temps à son patron pour réagir, elle attrapa son sac et sa veste et courut à la suite des deux derniers clients. « Madame ! Attendez, attendez. » La mère se stoppa et la regarda en fronçant les sourcils. Elle ne la reconnut qu'en voyant la blouse blanche qu'elle portait toujours. « De... » Cam ne lui laissa pas le temps de parler. « J'ai mieux pour le bras de votre fils. » Elle tendit une main vers lui. « Je peux ? » La mère se contenta de hocher de la tête. Camélia s'agenouilla devant le petit en lui faisant un léger sourire. Attrapant son bras, elle tira la manche vers le haut pour dévoiler sa coupure. Elle sortit une petite boite de son sac et l'ouvrit. Elle en prit un peu de la pommade qu'elle avait laisser dedans et en passa sur la coupure du petit. Ce dernier eut un sourire. « Ça fait moins mal ! T'es magique madame ? » Cam eut un sourire en se relevant. Elle tendit la boite à la mère. « Appliquez-en deux fois par jours. Ça ira vite mieux. » « Merci madame ! » s'écria le petit. Quelques instants plus tard, ils étaient partis et elle, pour une fois, elle se sentait fière d'elle. « Il a peut-être raison, le gamin. » Elle tourna la tête. Elle n'avait même pas remarqué qu'elle était maintenant devant la terrasse d'un café. C'était une femme qui y était assise qui venait de lui parler. « Raison à propos de quoi ? » « Que tu es magique, Camélia. » Là, elle avait peur. Mais qui était cette femme ? Elle serait bien partie en courant. « Je suis Mélinda. Mélinda Beauchamp. Ta tante. » Cam écarquilla les yeux. Elle avait depuis longtemps abandonné l'idée de retrouver sa famille biologique. Elle avait essayé, sans succès. « On va devoir avoir une longue discussion toute les deux. En commençant par te faire prendre conscience que tu es une sorcière. »
2014 + Camélia passa une main sur son visage. Elle était épuisée. Elle se battait pour faire marcher son officine d'apothicaire tout en suivant les cours intensifs de magie que sa tante lui donnait tout les soirs. Elle avait encore du mal à comprendre tout ce qui lui était tombée sur la tête. Et elle avait encore des tas de questions, sur sa famille notamment. Mais Mélinda refusait de lui répondre. Elle lui avait juste glisser que Dinah Beauchamp avait été une grande sorcière à Salem, avant de mourir sur le bûchés. Sa mère lui avait donner le nom d'une ancêtre condamnée pour sorcellerie. La clochette de la porte de la boutique tinta. Camélia se tourna vers elle, avant de laisser un sourire apparaître sur son visage de sauter au cou de son visiteur. « Clay ! » Elle devait bien être la seule femme au monde à être heureuse de voir son ex-mari. « Salut ma femme. » Elle fronça les sourcils ! « Plus depuis longtemps ! » A sa mine contrite elle comprit que quelque chose n'allait pas. Elle le lâcha alors et s'éloigna de quelques pas de lui. « Qu'est ce que t'as fait ? » Il leva les yeux au ciel. « Dis plutôt ce que j'ai pas fait tu veux dire ? J'ai jamais signé les papiers et je les ais jamais fait enregistrée. » « Clay ! » Il se fichait d'elle. Elle n'aurait jamais cru un truc pareil. « Écoutes, j'ai besoin que tu m'aides. Que tu me planques. Et pour le coup, une épouse m'aiderait franchement. » Il ne pouvait pas plus mal tomber. Sa vie volait déjà en éclat et voilà qu'il venait en rajouter une couche. Mais c'était Clay. Elle ne pouvait rien lui refuser. Comme elle ne se refusait jamais à lui quand il était dans les parages. Sans doute ce qui expliquait son célibat d'ailleurs... « Tu me diras ce que tu trafiques ? Non, je suppose que non. Bien, t'as qu'à venir dormir chez moi. Dans mon canapé ! » Elle n'allait pas non plus lui pardonner de pas avoir divorcé, non ?